Nourrissons notre amour pour l’unité africaine avec « Africa unite » de Bob Marley.
La chanson « Africa unite » de Bob Marley est un exemple brillant de la culture Afro-consciente. Cette chanson nous aide à nous délivrer des chaines mentales qui limitent nos capacités à produire un monde meilleur pour nous même et pour les autres.
Etudions les principaux messages de cette œuvre :
L’unité africaine comme aspiration suprême et indéfectible :
« africa unite » première phrase du refrain sonne comme une revendication, un étendard, une obsession qui se répète inlassablement du début à la fin de la chanson. Cette tournure souligne l’importance que l’on doit accorder à l’unité africaine. Elle souligne le fait que cette unité doit être au centre de nos désirs et de nos préoccupations. Elle en explique aussi les raisons: « unite for the benefice of your people; unite for the benefice of your children ». En travaillant à l’unité nous défendons les intérêts de ceux qui nous sont proches et que nous aimons. Il y a ici un appel à renouveler nos intelligences. Les Noirs qui croient s’enrichir par la division, l’exclusion, et l’exploitation des autres Noirs ne font que travailler à leur propre perte ainsi qu’à celle de leurs proches. « Cause we’re moving right out of Babylon, and we’re going to our Father’s land». Ce passage d’un lieu à un autre est une métaphore et exprime le passage d’un univers d’oppression à un univers de paix et de prospérité. La puissance de ce qui est dit ici est extraordinaire. Si nous voulons changer la pauvreté, la misère, la dictature, la violence, il nous faut d’abord changer notre façon de penser et établir en nous et avec les autres l’unité. Cela ne dépend pas de causes extérieures, cela dépend de chacun de nous individuellement.
L’affirmation de notre identité et de notre valeur :
« Cause I know you know who you are under the sun ». Cette phrase montre que celui qui crée l’unité africaine dans sa vie n’a pas une vision confuse de son identité. Il sait qui il est, il connait son histoire et a pleinement conscience de sa valeur. Noir, il ne dira pas qu’il n’est pas africain, même s’il n’a jamais mis les pieds en Afrique. Il ne croira pas à tort que son histoire commence avec la venue de l’homme blanc et l’essor de l’esclavage. Il connaitra les noms des empires et civilisations nègres antérieures et concomitantes à la traite négrière. Il connaitra les ressorts mentaux et psychologiques utilisés lors de la colonisation pour diviser les Noirs et les maintenir artificiellement dans une position d’infériorité. Il n’aura aucun complexe vis-à-vis de son apparence physique ou de ces capacités intellectuelles. Un homme ou une femme fière de ce qu’il est et décidé à utiliser l’ensemble de ses potentialités pour que nous puissions atteindre ensemble un niveau de développement supérieur.
L’invocation de la spiritualité et de la transcendance :
« We are the children of the Higher one », « How good and how pleasant it would be, before God and man, to see the unification of all African »: « Nous sommes les enfants du Très Haut », « Comme il serait bon et agréable devant Dieu et les hommes de voir l’unification de tous les Africains ». Cette invocation de la spiritualité permet de considérer l’unité africaine comme quelque chose qui est en relation avec la transcendance. Quelque chose qui va au-delà de nos intérêts, quelque chose qui nous dépasse et que nous devons réaliser. Ceci est essentiel car il n’est pas humainement possible de réaliser l’unité africaine si on n’a pas la foi. Il suffit d’observer ce qui se passe sur le terrain en Afrique et ailleurs pour voir que les sources de divisions sont immenses. Entre beaucoup de populations Noires, les massacres, les viols, les insultes, les coups d’Etat, la corruption, les injustices, les humiliations ont rendu et rendent encore tout pardon, toute unification, toute paix humainement impossible. La spiritualité, l’adhésion à des règles de transcendance peut donner à ces populations l’énergie de la paix et de la réconciliation. L’énergie de demander le pardon, l’énergie d’accepter le pardon, le courage de la remise en question, l’énergie d’abandonner des pratiques autodestructrices individuellement et collectivement. Certains pourront répondre à Bob Marley que les croyances spirituelles sont aussi sources de divisions et d’intolérances. A cela je réponds que celui qui agit comme un brigand est un brigand. Ceux qui utilisent la violence sous ses différentes formes (meurtres, viols, corruption, vol) ne sauraient être en aucun cas des hommes de foi. Il s’agit de brigands qui prennent la foi comme prétexte pour assouvir leurs dessins destructeurs. Encore une fois, lorsque l’on défend une cause les moyens que nous utilisons doivent refléter l’objectif final auquel nous aspirons. L’homme spirituel agit de façon spirituelle, le brigand agit comme un brigand.
Je vous propose de voir et revoir Bob Marley interpréter cette magnifique chanson.