Pour un plus grand amour et un plus grand respect des règles en Afrique Noire
Je suis actuellement en voyage au Bénin. Je profite de cette opportunité pour discuter avec mes frères béninois et essayer d’identifier à partir de ce que j’entends et de ce que je vois les obstacles qui, dans notre façon de penser, freinent notre développement économique et social. Plutôt que de considérer ces éléments comme des malédictions, je préfère les considérer comme des opportunités à saisir. En faisant évoluer « simplement » notre manière de penser sans moyens matériels supplémentaires, nous pouvons impacter de façon extraordinaire, l’évolution de notre développement. Voici le premier article d’une série de réflexions personnelles.
Repenser notre rapport à la règle
Ce qui est frappant ici et probablement dans de nombreux autres pays d’ Afrique Noire, c’est le non respect des règles. Non respect du code de la route, non respect des procédures de travail, non respect des règles administratives, non respect des règles de droit etc. Tout ce passe comme si tout est négociable, tout se gère de façon informelle au cas par cas. Le respect strict de la règle est rejeté avec force, particulièrement par ceux qui sont supposés la faire respecter. Pourquoi ? Parce que c’est de la transgression des règles qu’une majorité d’africains quel que soit leur niveau social, tirent une part conséquente de leur ressources …Être intègre c’est bien beau mais comment avancer et subsister dans un monde où la corruption constitue la règle ?
Étant donné la complexité et l’étendue du problème, impossible de croire qu’une solution puisse venir d’ « en haut », c’est à dire des institutions et des autorités Le changement ne peut venir que d’en bas, c’est à dire d’une prise de conscience des individus, de la remise en cause de leurs propres attitudes.
Que les Africains prennent conscience de l’intérêt que représentent pour eux à la fois à titre individuel et collectif le respect des règles voilà la clef. Une fois ce travail effectué, nul doute que les phénomènes de corruption politique et économiques diminueront de façon drastique.
Reste encore à déterminer si nous sommes sincérement prêts à faire le choix de l’intégrité , à en supporter le coût à court terme dans l’espoir d’un gain plus important à long terme.